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Babies and Blues

by Paulinedesîles
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“Enfanter, c’est un peu notre but ultime, à nous les femmes. On a été créées pour ça. Donc la grossesse, pour nous, doit forcément être le moment le plus heureux et le plus épanouissant de notre misérable existence de femme. Alors honte à toi, si tu as le blues. Merci de ne pas ternir notre image rose bonbon avec vos idées noires. Ca fait tâche dans le paysage”.

On parle souvent du baby blues post accouchement, qui survient notamment suite à la chute brutale des hormones, mais on ne parle quasiment jamais du blues prénatal, le pregnancy blues comme j’aime l’appeler, pour me la jouer bilingue et briller en société. Et pourtant, entre 15% et 20% des femmes enceintes seraient touchées par ce qu’on appelle scientifiquement la “dépression prénatale”, selon les différentes études menées en Europe sur le sujet. Le bain d’hormones dans lequel notre corps nage pendant la grossesse, la transformation du corps, les inquiétudes liées à l’arrivée d’un bébé, ou encore de vieux traumatismes de l’enfance qui refont surface…. tous ces facteurs peuvent être source de stress et d’inquiétude pour la future mère pendant ces neuf mois de grossesse, qui peuvent se révéler être une période moins agréable que ce que l’on s’imaginait. 

Pour moi, les premiers pas dans la grossesse étaient terriblement vertigineux. Je me sentais prisonnière de mon propre corps, habitée par un être étranger, sans pouvoir rien contrôler. Ne pas pouvoir prendre de “vacances” de ma grossesse me rendait folle. Quand je regardais à l’horizon, j’avais le vertige, j’avais l’impression qu’on me demandait de gravir l’Himalaya à mains nues, et que tout le monde trouvait ça normal. 

J’avais l’impression que j’allais littéralement exploser. Je n’avais aucune échappatoire. Je rêvais de pouvoir prendre deux jours off, qu’on m’enlève ce bébé de l’utérus, le temps de respirer, de pouvoir retrouver mon insouciance, ma petite vie égoïste, comme avant. 

Mais non, il est impossible de prendre de congés de sa grossesse, ce qui peut donner ce sentiment vertigineux et angoissant pour certaines femmes, car heureusement, je ne suis pas la seule à être passée par là. Ce qui est difficile, c’est de prendre du recul lorsqu’on a la tête sous l’eau, et que tout nous paraît insurmontable. On ne sait même plus si ce sont les hormones qui nous rendent dépressive, ou si peut être que finalement, nous l’étions déjà. Peut être un peu des deux. 

Si vous passez par ces périodes difficiles au cours de votre grossesse, vous avez l’impression que ça ne s’arrêtera jamais, et que vous allez rester dépressive toute votre vie. Mais rassurez-vous, ça passe, promis. Oui, difficile à croire quand est dedans. Et pourtant, le bonheur est bien devant vous. Ne culpabilisez pas si vous vous sentez mal, car c’est tout à fait normal. Peu de femmes en parlent, mais pourtant, ce chamboulement est compréhensible. Il nous faut le temps de faire le deuil de notre vie d’avant, de notre vie de jeune femme. On passe d’une vie à une autre en quelques mois. D’un confort de vie, du connu à l’inconnu total. Et on est quasiment seule face à ça. Entourez-vous de vos proches, parlez en à votre conjoint, mais ne restez pas seule dans le silence. 

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