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Vivre sur une île : mon expérience après trois ans d’expatriation à l’île Maurice

by Paulinedesîles
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expatriation à l'île maurice

Que vous soyez seul ou en famille, le projet d’expatriation à l’île Maurice vous a peut-être traversé l’esprit ? Il faut dire que cette île paradisiaque au climat de rêve fait la promesse d’une qualité de vie exceptionnelle.


Voilà bientôt six mois que j’ai quitté l’île Maurice, après y avoir vécu presque trois ans. Le projet de s’installer à Maurice avait été mûrement réfléchi, des années avant notre installation. J’avais déjà tout prévu : je travaillerais comme journaliste pour un magazine local et mon mec se débrouillerait pour monter sa boîte, comme il le fait toujours (ouais, badass le mec). On irait à la plage après le travail et on vivrait sans stress, pieds nus et les cheveux dorés par le sel et le soleil. Spoiler : c’est EXACTEMENT ce qu’il s’est passé, enfin quasiment.

Nous sommes arrivés à Maurice en janvier 2020 (je passe le Covid, toussa toussa hein, ça commence à être relou) et j’ai commencé à travailler en tant que rédactrice en chef pour un magazine mensuel local quelques mois après. Comment dire que je devais me pincer pour réaliser que tout ça était vrai. Que trois ans en arrière, je rêvais de cette vie, et qu’aujourd’hui j’y étais, avec le job de mes rêves, un mari épanoui et une heureuse petite fille aux pieds nus qui mangeait du sable.

Comment était-ce possible que tout ce que j’avais fantasmé soit devenu réalité ? La chance, le destin, le fait de se donner les moyens de réaliser ses rêves ? Un mélange de tout ça je pense. Je ne dis pas que tout était beau et rose tous les jours, et l’installation, l’adaptation dans un nouveau pays a pris du temps (j’en parle d’ailleurs dans cet article). Tout cela alors même que j’étais en plein bouleversement identitaire suite à mon entrée dans la maternité, que je peux aisément aujourd’hui comparer à un tsunami émotionnel qui te soulève, t’aspire et te retourne sans que tu n’aies le temps de reprendre ton souffle – ça a duré une bonne année. Ajoutez à cela un déménagement à l’autre bout du monde et vous avez une bonne période de galères et d’engueulades à gérer. Mais on en est venus à bout, et l’aventure a enfin pu commencer.

Maintenant que notre histoire mauricienne est terminée, que j’ai un peu de recul sur cette vie-là, j’aimerais revenir sur les avantages et les inconvénients que j’ai relevés sur la vie à l’île Maurice. Attention, évidemment, cela est mon avis personnel et il n’engage que moi. Certains n’auront pas le même ressenti. Mais si mon expérience peut aider ceux qui souhaiteraient s’installer sur l’île, alors cet article est fait pour vous.

Expatriation à l’île Maurice : travail, eau turquoise et cocotiers

Le cliché qu’on se fait d’une vie sur une île paradisiaque est-il le reflet de la réalité ? Je dirais oui et non. Oui, c’est vrai que souvent, nos afterworks se faisaient les pieds dans l’eau, sur une plage à l’eau turquoise avec un coucher de soleil et le clapotis des vagues en fond. Oui, on vit en tongs toute l’année (quasiment), et le weekend on se demande sur quelle plage on va aller poser notre serviette. Bain Boeuf, Mont Choisy, Pereybère ou Trou aux Biches ? Le choix d’une vie. Chacune d’elles a sa particularité et offre un spectacle différent. Il faut dire que même si on peut s’habituer à tant de beauté, car oui, je crois qu’on peut s’habituer à tout, je continuais parfois de m’émerveiller devant la beauté de ces paysages. Mais il m’arrivait aussi de me lasser. “Encore la plage ? J’en ai marre de la plage”. Marre d’avoir du sable partout, dans la voiture, dans la maison, dans les cheveux de ma fille. Ouais je sais, insupportable la fille. Enfant gâtée même.

La vie à Maurice est douce et légère, même dans le travail. Ne croyez pas cependant qu’on travaille les doigts de pieds en éventail depuis notre transat hein, on travaille vraiment, mais tout est plus cool et sans prise de tête. Je crois que les gens, aussi bien les expatriés que les Mauriciens, sont attachés avant tout à la qualité de vie, plus qu’à une réussite professionnelle. C’est ce qui fait l’art de vivre à la mauricienne. On campe le weekend sur la plage, on sort les bouteilles de rhum et le barbecue, et on met la sono à fond. Pas moi hein, et à mon grand regret, je n’ai jamais campé à Maurice, mais avec des bébés, j’avoue que mon esprit d’aventurière a diminué au fur et à mesure que les couches se remplissaient, provisoirement j’espère. Les couches, on en sort un jour, non ?

Grand Baie, la vie urbaine du Nord

Vue aérienne d’une partie du Nord de l’île.
The Famous, the only one, La Croisette à Grand Baie. Ceux qui savent savent.

Après quelques années à Maurice, on a nos adresses fétiches : restos, bars, sorties weekend, shopping… Le Nord de l’île, où nous habitions, n’est pas la plus belle région mais nous l’avions choisie pour y vivre car c’est là qu’on y trouve le plus d’animation, de restaurants, de supermarchés, etc.

Mais tout est relatif, car finalement, nous avions vite fait le tour de ces lieux. Mêmes restaurants, mêmes sorties à la Croisette (un grand centre commercial en plein air) le weekend pour que notre fille joue au manège ou fasse du vélo. Après ces années, j’avais l’impression de tourner en rond dans cette vie. J’étais lassée de cette routine, du manque d’activités pour les enfants, d’évènements culturels, de diversité. Mais comme on peut le retrouver dans de nombreux autres pays d’Afrique ou d’Asie aussi. C’était le cas à Dakar, je ne m’attendais donc pas qu’à Maurice ce soit bien différent. Mais ma soif d’aventures et de découvertes l’a emporté, et nous voilà déjà partis pour une autre destination : le Maroc, mais j’y reviendrai.

Je pense que nous avions bien fait de choisir le Nord pour arriver dans ces terres inconnues, mais j’ai souvent regretté ce manque de nature sauvage, plus exotique, que l’on peut trouver dans l’Ouest, du côté de Tamarin.

Tourisme à Maurice : resorts de luxe et plages de sable blanc

C’est vrai qu’il m’est parfois arrivé de me laisser aller aux plaisirs offerts par ces resorts de luxe. Pas tout à fait vrai car il s’agit du Paradise Cove, un hôtel mauricien plein de charme et plus intimiste que la plupart des gros complexes que l’on trouve sur l’île.

En tant qu’expatrié à l’île Maurice, nous avions envie de voyager dans l’île et de découvrir tous ses recoins. Bon pas trop quand même, car chaque trajet en voyage se terminait en vomito party pour notre fille malade en voiture. Mais ensuite, on a trouvé la technique du seau et du sac poubelle, et c’était reparti ! Nous voilà prêts à affronter chaque virage la fleur au fusil. Bref, je m’égare encore. Tout cela pour dire que j’ai été plutôt déçue de l’offre hôtelière de Maurice. Car oui, le tourisme a Maurice est encore aujourd’hui très axé sur les resorts de luxe avec formules all-inclusive pour touristes étrangers. Friqués. Alors d’une part, nous n’avions pas franchement les moyens de nous payer une nuit à 500 euros, et d’autre part, perso je déteste les resorts, leurs buffets à volonté, leur manque d’authenticité et de chaleur, et leurs soirées à thème kitch pour touristes en recherche d’exotisme. J’aurais aimé découvrir l’île dans de petits bungalows sans prétention, dîner sur une table en plastique un poisson tout juste pêché, éclairés par des guirlandes lumineuses à ampoule basse consommation. Heureusement, Maurice souhaite sortir de ce modèle touristique et quelques établissements jouent le jeu en proposant une expérience plus authentique et locale. C’est notamment le cas du groupe hôtelier mauricien Attitude.

Pour moi, l’île Maurice est une destination idéale pour une expatriation en famille sans prise de tête. La vie est douce et facile, le système de santé est relativement bon, pourvu que l’on aille dans le privé. On trouve à peu près tout, que ce soit en terme de supermarchés, de magasins, de restaurants, de choix d’écoles. Je trouve que c’est parfois un peu léger en terme d’offre de culture et de loisirs, en dehors des activités nautiques. Pour le shopping ce n’est pas non plus la panacée, mais cela nous apprend à consommer local et différemment. Le seul gros point négatif qui revenait pour moi était l’éloignement avec la France, le voyage en avion avec deux petites filles, et le prix du billet d’avion, qui fait que l’on ne rentrait qu’une fois par an.

Je pourrais encore parler pendant des heures de cette expérience, qui m’a confirmée une chose dont je suis sûre aujourd’hui : tout est possible, et il faut croire en ses rêves. Bon, ça fait deux choses. Mais on s’en fout. Et aussi que le sable, c’est relou. Et l’eau ça mouille…

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